• Comprendre le trading d’actions : ambitions, réalités et intérêt croissant des particuliers

  • 13/09/2025

Le trading d’actions : définition, mécanismes et spécificités

Le terme « trading d’actions » désigne l’achat et la vente de titres d’entreprises cotées dans le but de tirer parti des fluctuations du marché. Contrairement à l’investissement traditionnel où l’on privilégie la détention à long terme (souvent plusieurs années), le trading repose sur des horizons plus courts : quelques minutes, heures, jours ou semaines. Les traders s’appuient sur l’analyse technique, fondamentale ou quantitative pour anticiper les variations de cours et prendre des positions potentiellement profitables.

Sur les marchés réglementés comme NYSE ou Euronext, le trading s’effectue via des plateformes électroniques, donnant un accès quasi instantané à des milliers d’actions. L’introduction de la dématérialisation et la multiplication des courtiers en ligne ont fortement abaissé les barrières d’entrée pour les particuliers, rendant l’activité beaucoup plus accessible qu’il y a deux décennies.

  • Un marché liquide : En 2023, plus de 120 milliards d’euros étaient négociés chaque mois sur Euronext, ce qui garantit la liquidité nécessaire à l’exécution rapide des ordres (source : Euronext).
  • Des horaires flexibles : Les principales places boursières sont ouvertes en journée, avec pré-ouverture et after-market, ce qui permet de s’adapter selon sa disponibilité.
  • Une diversité d’actifs : Les particuliers peuvent trader des grandes entreprises du CAC 40, mais aussi des small caps ou des valeurs étrangères.

Les modes de trading d’actions chez les particuliers

Les stratégies de trading varient en fonction du temps qu’on peut y consacrer, du niveau de compétence et de la gestion du risque choisie. Pour clarifier le paysage, il existe trois approches dominantes sur les marchés actions :

  1. Swing trading : prise de positions conservées de quelques jours à quelques semaines, visant à capter des mouvements intermédiaires.
  2. Day trading : ouverture et fermeture de trades dans la même journée, souvent avec un effet de levier. Cette approche nécessite une vigilance constante.
  3. Scalping : opérations très courtes (quelques minutes, voire secondes) pour exploiter les infimes variations de cours, surtout sur des valeurs très liquides.

Selon une étude de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) parue en 2023, environ 60 % des particuliers actifs pratiquent le swing trading, 30 % s’essayent au day-trading, tandis qu’environ 10 % se lancent dans le scalping (AMF).

Pourquoi les particuliers se tournent-ils vers le trading d’actions ?

L’intérêt croissant des particuliers pour le trading d’actions s’explique par une combinaison de facteurs économiques, technologiques et sociaux. Voici les principales raisons régulièrement évoquées par les nouveaux venus et les investisseurs chevronnés :

  • Accessibilité accrue : Les frais de transactions ont été divisés par deux en 10 ans chez de nombreux courtiers en ligne français (Le Revenu). La création d’outils mobiles donne la possibilité de passer un ordre depuis n’importe quel endroit, à n’importe quel moment.
  • Démocratisation de l’information : Les plateformes gratuites de charting, les fils d’information financière en temps réel (comme Boursorama, Zonebourse) et les contenus éducatifs en ligne réduisent considérablement l’asymétrie d’information avec les professionnels.
  • Dynamique post-Covid : La crise sanitaire de 2020 a catalysé l’arrivée de centaines de milliers de nouveaux Français sur les marchés. Selon la Banque de France, plus de 500 000 particuliers sont devenus investisseurs actions entre 2020 et 2022 (Banque de France).
  • Recherche d’indépendance financière : Dans un contexte de taux bas et de défiance envers certains produits d’épargne, le trading apparaît comme une alternative pour diversifier son patrimoine ou générer un revenu complémentaire.
  • Effet communautaire et influence des réseaux sociaux : Des phénomènes comme l’épisode GameStop en 2021 ont mis en lumière la capacité de mobilisation et la force de frappe de petits porteurs, sous l’impulsion de forums Reddit ou de comptes Twitter spécialisés (Les Échos).

La somme de ces facteurs crée un environnement propice pour l’entrée de particuliers sur le marché, mais ne doit jamais occulter les défis sous-jacents.

Opportunités et risques : des marchés dynamiques mais exigeants

Si le trading d’actions offre une palette d’opportunités (générer des profits sur la hausse ou la baisse des titres, apprendre à maîtriser les mécanismes de marché, accéder à l’innovation via les IPO, etc.), il implique des risques majeurs qui doivent être connus et compris avant de se lancer.

  • Risques de perte en capital : Selon une publication de l’AMF en 2023, plus de 75 % des particuliers actifs sur les marchés d’actions CFD subissent des pertes nettes à moyen terme.
  • Volatilité accrue de certains secteurs : Les valeurs technologiques ou de croissance, plébiscitées par beaucoup de traders particuliers, sont parmi les plus volatiles et sensibles aux mouvements macroéconomiques (source : Bloomberg).
  • Biais comportementaux : Surtrading, excès de confiance, effet de meute, peur de manquer une opportunité. Les biais psychologiques sont souvent sous-estimés, alors qu’ils expliquent en partie la performance décevante d’une majorité d’investisseurs non professionnels.
  • Le risque du levier : L’accès au crédit ou à l’effet de levier via des CFD ou futures peut démultiplier les gains… mais surtout amplifier les pertes.

L’exigence de discipline et de maîtrise émotionnelle demeure la clef d’une pratique durable. L’élaboration d’un plan de trading, la gestion du risque et le respect de règles strictes sont des éléments centraux, que les institutions financières rappellent régulièrement dans leurs communications.

Marchés, actifs et outils : panorama pour ceux qui débutent

Le marché des actions regorge de possibilités, avec plusieurs secteurs à suivre de près :

  • Les actions du CAC 40 : Valeurs dites « blue chips », très liquides, adaptées à l’apprentissage et généralement moins volatiles.
  • Les petites capitalisations : Potentiel de croissance important mais volatilité élevée, fréquentes sur Euronext Growth.
  • Le trading international : Les places américaines (Nasdaq, NYSE) concentrent la moitié des volumes mondiaux et offrent une grande diversité sectorielle.

Pour se lancer, la palette d’outils à disposition s’est élargie :

  • Comptes-titres et PEA (Plan d’Épargne en Actions)
  • Les plateformes d’analyse graphique (TradingView, ProRealTime, etc.)
  • Les screeneurs pour filtrer les valeurs selon des critères précis
  • Les simulateurs de trading pour s’entraîner sans risque

La démarche recommandée par les régulateurs et la communauté professionnelle : commencer avec un capital modéré, ne jamais engager une somme dont on aurait besoin à court terme, et chercher à progresser en compétence avant de viser des objectifs financiers ambitieux.

Vers une nouvelle génération de traders particuliers ?

L’essor du trading d’actions chez les particuliers ne relève pas d’un simple effet de mode. Il s’inscrit dans une transformation structurelle du rapport à la Bourse : dématérialisation de l’accès, explosion des ressources éducatives, émergence de communautés et débats d’idées en ligne. La génération qui arrive sur les marchés se distingue par une capacité à rechercher, comparer et partager de l’information, mais aussi par une plus grande prise de conscience quant aux risques.

Reste que la capacité à bien trader ne s’improvise pas. L’histoire des marchés est jalonnée d’illusions de facilité suivies par des retours à la réalité parfois brutaux. Ceux qui parviennent à progresser durablement, généralement, sont ceux qui placent la discipline, l’apprentissage continu et la gestion du risque au cœur de leur démarche. Prendre le temps de se former, d’observer, de remettre en cause ses préjugés et d’ajuster sa méthode : telles sont les bases d’un trading réellement maîtrisé, bien plus que toute promesse rapide ou miracle.

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