• Comprendre ce que "long" et "short" signifient en trading

  • 14/05/2025

Que signifie être "long" ou "short" ?

Dans le langage du trading, "être long" signifie acheter un actif financier dans l’espoir que son prix augmentera. À l’opposé, "être short" consiste à vendre un actif — souvent même avant de le posséder — dans l’idée que son prix va baisser. Ces deux approches traduisent des paris différents sur la direction future du marché, et elles sont utilisées dans toutes les classes d’actifs : actions, matières premières, devises ou encore cryptomonnaies.

Voici une explication simplifiée :

  • Être long : Vous achetez un actif à un certain prix et espérez le revendre plus cher pour réaliser un bénéfice.
  • Être short : Vous empruntez un actif (généralement auprès de votre courtier), puis vous le vendez. Vous espérez ensuite que le prix baisse pour racheter cet actif moins cher et rendre l'emprunt, tout en gardant la différence comme profit.

Ces deux approches ne consistent pas seulement à prévoir une hausse ou une baisse. Elles permettent également de diversifier les stratégies de trading, d’atténuer les risques et de tirer parti de marchés baissiers ou volatils.

Pourquoi ces concepts sont-ils essentiels en trading ?

Comprendre "long" et "short" est crucial pour plusieurs raisons :

1. Exploiter toutes les configurations de marché

En tant que trader, vous ne pouvez pas attendre que le marché soit toujours en hausse pour profiter d'opportunités. Les scénarios baissiers ou neutres offrent également des occasions de tirer profit. Savoir passer "short" vous permet donc de rester actif, même dans les périodes de crise ou de correction des marchés, comme on a pu le voir par exemple en 2008 ou lors de l’effondrement du marché lié au COVID-19 en 2020.

2. Couverture et gestion des risques

Être "short" peut servir à se protéger contre une baisse éventuelle des actifs détenus dans votre portefeuille. Par exemple, si vous possédez déjà des actions et que vous anticipez une baisse temporaire d’un secteur particulier, vous pouvez vendre à découvert un actif de ce même secteur pour compenser les pertes potentielles. Il s'agit ici d'une stratégie de couverture.

3. Diversification des stratégies de trading

Certains marchés ou instruments ne conviennent pas toujours aux prises de position longues. Les traders actifs, comme les day traders ou les swing traders, exploitent souvent la vente à découvert pour profiter de la volatilité à court terme. Cela leur permet de ne pas rester dépendants d'un seul comportement de marché.

Être "long" : cas concret

Prenons un exemple simple. Vous achetez 10 actions d'une entreprise à 50 € chacune. Votre investissement total est donc de 500 €. Si le prix de l’action grimpe à 60 €, vous vendez et réalisez un bénéfice de 100 € (10 € de gain par action, multiplié par 10).

Ce type de position est intuitif pour la plupart des investisseurs particuliers, car il correspond à la logique d’un achat suivi d'une revente. C’est aussi une stratégie typique dans des marchés haussiers.

Être "short" : comment ça marche ?

La vente à découvert, ou position short, est un peu moins intuitive. Voici un exemple pour mieux saisir le concept :

  • Vous convainquez un courtier ou un prêteur de vous "prêter" 10 actions au prix de 50 € chacune, soit un total de 500 €.
  • Vous vendez immédiatement ces 10 actions sur le marché et encaissez les 500 €.
  • Quelques jours plus tard, l’action chute à 40 €. Vous rachetez alors les 10 actions pour seulement 400 €, puis vous les rendez à votre courtier.
  • Votre bénéfice est de 100 € (500 € de vente initiale - 400 € de rachat).

Attention, cependant : contrairement à une position longue où votre perte maximale est limitée (l’action ne peut pas valoir moins de 0 €), une position short comporte un risque théoriquement illimité. Si le prix de l'actif grimpe de manière inattendue, vous pourriez être contraint de racheter beaucoup plus cher que prévu, entraînant des pertes importantes.

Les coûts et risques à connaître

Que vous soyez "long" ou "short", il est crucial de bien comprendre les coûts et les risques associés :

  • Frais de financement : Lors d'une position longue financée par un effet de levier ou d'une position courte, vous devrez payer des frais d’emprunt (taux overnight), ce qui peut peser sur vos rendements.
  • Risque de forte volatilité : Une volatilité inattendue peut précipiter une position perdante, en particulier lorsqu'un effet de levier est utilisé.
  • Limites en vente à découvert : Certains marchés, notamment ceux réglementés, imposent des interdictions temporaires de vente à découvert durant des périodes de crise, pour éviter une panique généralisée.

Il est donc impératif de penser à ces coûts et à ces risques avant d’ouvrir une position, et de toujours définir un plan clair, incluant des niveaux de sortie (stop-loss) pour limiter les pertes.

Quand et comment utiliser ces positions ?

Chaque stratégie dépend avant tout de votre analyse des marchés et de la tendance actuelle. Voici des exemples concrets pour intégrer les positions longues et courtes à votre trading :

1. Position longue :

  • Si vous détectez une tendance haussière forte sur une action ou une matière première grâce à l’analyse technique.
  • Lorsque des indicateurs économiques ou des résultats d’entreprises favorables soutiennent une hausse future.

2. Position courte :

  • En cas de tendance baissière confirmée par une cassure de supports majeurs.
  • Si une entreprise annonce des résultats financiers décevants, entraînant un potentiel repli dans les jours suivants.
  • Sur des actifs surévalués, avec une anticipation de correction à venir.

N’oubliez pas que ces positions doivent toujours être accompagnées d’une gestion rigoureuse du risque.

Les outils pour mieux gérer vos positions

Pour maximiser vos chances de succès et limiter vos pertes, voici quelques outils pratiques :

  • Stop-loss : Définissez un niveau de perte prédéterminé à partir duquel la position se clôturera automatiquement.
  • Take-profit : Programmez également un objectif de prise de bénéfices automatisé.
  • Analyse technique : Utilisez des indicateurs comme les moyennes mobiles, RSI ou MACD pour détecter les meilleures opportunités long ou short.
  • Backtesting : Testez vos stratégies sur des données historiques pour valider leur viabilité.

Comprendre pour mieux agir

Maîtriser les concepts de positions longues et courtes est une étape indispensable pour tous ceux qui désirent aller au-delà d’une simple vision haussière du marché. Que vous soyez débutant ou confirmé, ces outils offrent des perspectives élargies en matière de stratégies et de gestion des risques.

Le trading, loin d’être simplement un jeu de prédictions, repose sur l’élaboration d’un plan structuré, une analyse critique et une rigueur sans faille. N’hésitez pas à prendre le temps de vous familiariser en profondeur avec ces notions avant de les intégrer à votre pratique.

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